Dans le domaine de la créativité les possibilités sont infinies et nous sommes seulement limités par nos connaissances ou notre imagination. Je vais te présenter dans cet article trois outils qui t’aideront à créer des lignes mélodiques, étendre ton vocabulaire et développer de nouvelles idées. Bienvenue dans l’univers de L’harmonie organique, des patterns et de la symétrie.
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L’HARMONIE ORGANIQUE
SE REPÉRER VISUELLEMENT
Tu as 2 méthodes pour créer des mélodies. Tu peux utiliser ton oreille, tu entends des notes dans ta tête et tu les reproduis. La deuxième façon est de te servir de schémas, c’est donc plus visuel et aussi plus mathématique. C’est ce qu’on appelle l’harmonie organique puisqu’elle va dépendre de la structure de ton instrument. Elle est donc propre à chaque instruments. La construction et donc la structure d’un piano est différente de la guitare, qui est différente du violon notamment au niveau de l’accordage, etc… Le violon est accordé en quinte alors que la guitare est accordée en quarte sauf sur les cordes de G et B où nous avons un intervalle de tierce. Donc si on prend la structure visuelle d’un plan de guitare et qu’on la joue sur un violon les notes seront différentes.
Un plan de guitare bien connu qui utilise une construction visuelle est celui-çi. Beaucoup de déliateurs sont construits sur ce principe.
JOUER EN FONCTION DE TA MORPHOLOGIE
Le fait de jouer en fonction de ta morphologie fait aussi partie de l’harmonie organique. Django est un cas d’école de ce concept puisqu’il a du revoir ses positions d’accords et ses plans de guitare pour les adapter à son handicap. Je met « à cause » entre guillemets car dans son cas ça lui a vraiment permis de créer un style original et unique. Pour les pianistes par exemple, certains morceaux de Rachmaninov ne leur sont pas accessible car les écarts sont trop grands, c’est composé pour des grandes mains. Si on prend le cas de la voix, la question ne se pose pas. Si tu ténor tu ne vas pas essayer de chanter des parties de basse et inversement, c’est juste physiquement impossible. Ce qui amène le point suivant.
JOUER EN FONCTION DE TES FACILITÉS
L’harmonie organique c’est aussi tout ce qui va « tomber » sous tes doigts. On pourrait aussi appeler ça l’harmonie instinctive. Ça va être des plans qui sont faciles pour moi et qui seront difficiles pour toi et inversement. Ce qui peut être une force pour moi peut être une faiblesse pour toi et vice-versa. Certains vont être à l’aise avec le legato, d’autres avec l’aller-retour. Une question qu’on peut se poser c’est : est-ce qu’il est plus avantageux de travailler sur ses faiblesses ou au contraire développer ses qualités ? La question reste ouverte !
L’HARMONIE ORGANIQUE ET LA SYMÉTRIE
Maintenant je vais te montrer comment développer un plan en utilisant la symétrie. Dans la première mesure, sur A-7 on joue un arpège et un chromatisme et on va garder exactement la même idée dans la deuxième mesure sur le D7. Ensuite sur G on garde un motif symétrique sur les cordes à vide.
J’adore cette façon de construire les plans car on en plus d’avoir un plan qui sonne je trouve qu’il y a une certaine beauté dans la forme donc dans le visuel. Tu peux voir le manche de ta guitare comme une scène et tes doigts comme des danseurs effectuant une chorégraphie. Il y a un ressenti, une sensation physique qui se dégage de ce qu’on joue, plus ou moins agréable en fonction des plans et personnellement je suis sensible à ça. Pour moi la beauté de la musique n’est pas uniquement dans les notes on peut toucher aussi le sens de la vue comme dans une peinture ou dans l’architecture. On utilise donc trois sens, l’ouïe, le toucher et la vue. Concernant l’odorat et le goût je n’ai pas encore expérimenté ça mais n’hésite pas à partager tes expériences à ce sujet dans les commentaires 🙂
Je te propose un autre plan sur un ii V I en G qui ressemble beaucoup au précédent mais avec une liaison donc une articulation différente :
Voici un dernier plan , toujours sur un ii V I en G. Contrairement aux deux premiers plans on reste 2 mesures sur A-7 et 2 mesures sur D7. Cette fois la symétrie est parfaite sur le D7 !
L’HARMONIE ORGANIQUE ET LES PATTERNS
Maintenant voyons les « patterns ». C’un système beaucoup utilisé en musique, en particulier dans le jazz des années 70-80, le jazz post Coltranien et le jazz rock.
Ce sont simplement des petits motifs, des petites cellules qu’on va répéter chromatiquement ou diatoniquement. Si on prend le motif 1-2-3-4 en A Mixolydien ça va donner ça:
On retrouve l’idée des patterns chez Django avec un de ses plans typique sur l’arpège diminué. Il utilise une position d’accord avec une forme d’accord qui correspond parfaitement à son handicap et il utilise un pattern qu’il va décaler par tierces mineures. C’est ce qu’on appelle un plan d’esbrouffe car il est plus facile à jouer qu’il n’en a l’air. Il est vraiment dans l’esprit de l’harmonie organique car il est parfaitement adapté à la structure de la guitare, tant au niveau du doigté que des coups de médiator. Ça serait moins facile à jouer aux doigts à la main droite et jouer ce plan sur un trombone je vous en parle même pas !
CONCLUSION
L’harmonie organique, la symétrie et les patterns sont des supers outils pour créer tes propres plans et développer tes idées ou celles des autres. En effet tu peux prendre n’importe quelle cellule de n’importe qui et la développer. Bien sur il ne faut pas en abuser au risque de sonner un peu trop robotique et de perdre en musicalité. Tu peux alterner entre des phrases mélodiques chantantes et des plans construits de façon plus mathématique. C’est une question de dosage et d’équilibre, comme en cuisine, une pincée de sel par çi, un peu de cannelle par là. Si tu vides tout le poivrier d’un coup ça risque d’être immangeable 🙂
En complément de cet article n’hésite pas à visionner la vidéo sur Youtube. Tu peux également me dire en commentaire si tu as apprécié cet article, ça fait toujours plaisir et ça m’encourage à en faire d’autres 😉
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